n°96 - Révélé Mustélidé - De la légitimité de la Régente

Au titre de second article pro domo (voir article du même nom, dans notre numéro 95) que, en dépit de la déontologie journalistique, votre rédacteur se permet de vous offrir, c'est la défense de la belle-fille de l'auteur de ces lignes qui est faite ici.
Kanashii Mustélidé Sky Love est la nouvelle Régente du Paradigme Vert. Nommée selon la procédure constitutionnelle par son prédécesseur, elle est par conséquent promise à guider les Paradigmiennes et Paradigmiens sur la voie de l'écologisme (et accessoirement à gouverner au destin du Paradigme Vert).

On a pu entendre, çà et là, des esprits chagrins contester la légitimité de la Régente, ou du moins sa suprématie au Paradigme Vert. Ces égarements, qu'ils fussent spontanés ou qu'ils aient été induits par rouerie, syllogisme ou arguties, non seulement vont à l'encontre de la Constitution du Paradigme Vert (et indirectement de sa Souveraineté) mais mettent également dangereusement en cause la légitimité de la Régente, affaiblissant sa juste autorité et compromettant par conséquent la mission de la Régente au service du Paradigme Vert et de l'Idéal Ecologique.

C'est pour cela que, au vu de l'assourdissant silence affligé qu'affichent les très nombreux partisans de la Régente Mustélidé-SkyLove, un journal fondé par les SkyLove et dirigé par les Mustélidé était en devoir de combler cette vacuité qui laisse croire, à tord, que ce sont ses opposants qui sont majoritaires.
L'erreur des opposants à la légitimité de la suprématie de la Régente se fonde sur deux arguments juridiques.

Le moindre d'entre eux repose (inconfortablement) sur la nomination même de la Régente. Nommée par un prédécesseur hâtivement qualifié d'illégitime, elle ne saurait, en conclue-t-on alors, être elle aussi légitime.
Il faut concéder que l'argument est à moitié vrai. Un Régent illégitime, certes, n'a aucune capacité à nommer légitimement une Régente légitime. La faille dans le raisonnement déraisonnable réside sur un préalable faussement établi: la prétendue illégitimité du Régent Shinrei.

Rappelons par goût de la vérité et pour mieux contrer l'argument, que c'est par la force qu'est arrivé Shinrei. Ce fait pourrait étayer solidement les fondements sur lesquels les détracteurs de Shinrei (et les contradicteurs de la légitimité de la Régente Mustélidé-SkyLove) bâtissent le mensonge (involontaire ou non) de la prétendue illégitimité de la Régence Shinrei. Mais il est important de rappeler que c'est l'Opération "Reverdir le Jardin" qui fut le contexte de son entrée en Régence. "Reverdir le Jardin" fut le nom de la contre-révolution qui chassa de la Régence la clique d'Agents Sociaux-Graffitistes, les Akatsukii, que la tromperie avait placé là.
Un Régent Akatsukii n'aurait su être un Régent légitime, en cela que ledit Régent Akatsukii n'avait aucunement l'intention d'être, pour reprendre une expression utilisée ci-dessus, "au service du Paradigme Vert et de l'Idéal Écologique", que notre propre argumentation place comme mission du Régent (voir "Le Paradigme revient au Paradigme", dans notre numéro 94).

Étant ainsi établi qu'un Régent Akatsukii est illégitime, il est alors légitime que le Peuple du Paradigme Vert, dans cette Opération "Reverdir le Jardin", eût repris par la force la Régence des droit usurpateurs qui l'accaparaient. La légitimité de cette opération rejaillit alors par ricochet sur le Régent qui en est issu, et par conséquent sa décision de nommer Kanashii Mustélidé-SkyLove comme Régente est constitutionnellement fondée.

Toutefois, la principale raison que les médisants brandissent pour se trouver des motifs à affirmer, de bonne ou de mauvaise foi, que madame Mustélidé-SkyLove n'est pas le chef du gouvernement du Paradigme Vert s'appuie bancalement sur un soi-disant Empereur de Jade. Maaziken affirme être le premier Empereur de Jade. Tout est chacun peut sans que cela ne gêne l'ordre des choses s'affubler du qualificatif de son choix. L'auteur de ces lignes, en eût-il envie, aurait le droit de s'auto-proclamer Maréchal Irisé. D'aucune continue effrontément, et c'est son droit, de piétiner pour qu'on l'appelle Impératrice Noire. Il n'est nul problème dans le nom qu'on voudrait que les autres nous donnent, si ce n'est la faute vénielle qu'est s'arroger unilatéralement des prérogatives adjointes au titre. En effet, sans que rien n'eût pu permettre de soutenir cette impossible thèse, l'Empereur de Jade affirme être de droit le supérieur hiérarchique du Régent, et, dans notre cas, de la Régente.

Les partisans de l'Empereur de Jade affirment que cette légitimité à avoir le Régent pour vassal est antérieure à la fondation du Paradigme Vert. Ils affirment détenir les documents, et les sceaux impériaux, donnant cette suzeraineté à l'Empereur de Jade.

Mais de telles preuves ne sauraient exister. La première preuve étant que le Paradigme Vert est constituée de provinces séparatistes qui ont quitté l'Empire Brun suite aux chocs provoqués par le génocide des Kanards, par la pollution sbleune et par l'épandage d'herbicide sur Irendol. Il n'y a donc jamais eu d'Empire de Jade, comme le prétendent les détracteurs de la Régente. Avant d'être le Paradigme Vert, le territoire sur lequel il s'est fondé était une partie de l'Empire Brun. La fondation du Paradigme Vert, en l'établissant comme souverain, et en faisant reconnaître cette souveraineté par la communauté cybermondiale, a anéanti toute possibilité de revendication par l'Empire Brun. Et aucun autre chef d'état que le Régent ne peut revendiquer le gouvernement du Paradigme Vert.

Car c'est la constitution fondatrice du Paradigme Vert seule qui donne à cette nation souveraine le droit de diriger son Peuple. Aucun sceau impérial de jade ne peut imposer la volonté de qui que ce soit à une Régente du Paradigme Vert. Aucun document n'est supérieur à la proclamation promulguée lors de la Fondation du Paradigme Vert ou aux documents non-abrogés rédigés dans la conformité de Constitution par les Régentes et Régents officiels. De même, historiquement, aucun Empire de Jade n'a existé antérieurement (ni d'ailleurs postérieurement) à la Fondation du Paradigme Vert. Maaziken le reconnaît d'ailleurs, en se donnant le titre de "premier Empereur de Jade". S'il est le premier, il n'y en a pas eu précédemment, et aucun sceau impérial "de jade" ne pourrait être alors antérieur à la fondation du Paradigme Vert.

Alors, si certains admettent la légitimité de la Régente mais lui refusent la suprématie en affirmant sa vassalité prétendue à l'Empereur de Jade, ils ne le font pas légitimement. On peut alors prétexter en derniers recours que le Régent Shinrei a soumis la Régence à cette vassalité en rédigeant un document (légitime parce que rédigé par un Régent légitime) affirmant la suzeraineté de l'Empereur de Jade sur la Régence. Certes, nous admettons qu'en signant un tel document, le Régent Shinrei a, juridiquement, politiquement, abandonné la suprématie de la Régence sur le Paradigme Vert au bénéfice de l'Empereur de Jade.

Mais le choix du Régent Shinrei (champion de la repentance après avoir chassé les Akatsukii dont il avait été Ministre de l'Information) de nommer comme successeur la Régente Mustélidé-SkyLove, une ministre démissionnaire qui avait critiqué le principe de la vassalité du Régent à l'Empereur de Jade, était en soi une première étape vers l'abrogation de ce document, et une nouvelle repentance. Et le discours de la Régente au moment de sa prise de fonction vaut implicitement abrogation définitive de ce document. Dorénavant donc, la Régente ayant décidé d'abroger la vassalité à laquelle son prédécesseur avait un temps soumis la Régence, c'est à la Régence que revient, à nouveau, la suprématie du pouvoir décisionnel au Paradigme Vert. Cette vassalité, qui n'avait été accordée, temporairement, que par la signature par un Régent légitime au bas d'un document, est dores et déjà réfutée par l'abrogation du document en question.

Certains, en ultime soubresaut, en dernier recours, agitent l'argument, avancé comme étant sacré, de la sainteté d'un Ordre Céleste, assimilé artificiellement à la Conscience Universelle en une ultime gesticulation pour affirmer un droit divin à l'Empereur de Jade. Alors, certes, les fondateurs du Paradigme Vert s'étaient convertis pour la plupart à la Conscience Universelle. Mais dans la proclamation fondatrice, rien ne fait du Paradigme Vert une théocratie. La Conscience Universelle régit la vie spirituelle d'une majorité de Paradigmiens. Mais elle n'interfère en rien dans la vie publique, politique et juridique du Paradigme Vert. Un grand avocat paradigmien (le cousin de l'auteur de ces lignes, pour ne rien cacher) a dit, le 17 aout 2007:
« Le Paradigme Vert est encore loin de l'Ecologisme Fondateur (même s'il a fait du progrès). Mais le pire c'est qu'il ose se vautrer dans une destruction de la Laïcité Constitutionnelle, il se jette, ce Paradigme Vert autrefois si beau, dans une désécularisation de la Loi, de la vie quotidienne. Il devient une théocratie. Vous le savez peut-être, je suis croyant de la Conscience Universelle. Mais je ne veux pas imposer ce culte par la force, par la loi, je ne veux pas que ma religion (ou quelque religion que ce soit) s'immisce dans la Constitution, comme l'Ecologisme devrait le faire partout dans le Cybermonde. ». Ce discours semble encore d'actualité puisque l'argument théocratique a été tenté par les partisans de l'Empereur de Jade. Argument maladroit, et anticonstitutionnel. Infondé.

Ne persiste après cela plus aucun argument valable permettant d'affirmer que la Régente n'est pas légitime, ou qu'elle est vassale de qui que ce soit. Dans un état souverain, elle est le chef du gouvernement, et il ne reste plus qu'à la laisser accomplir la tâche sacrée qui lui incombe.

Gouverner le Paradigme Vert, écologiquement, et guider cette nation souveraine vers l'Idéal Écologique.