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 N°92 - Révélé Mustélidé - Reflexions sur le Journalisme

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MessageSujet: N°92 - Révélé Mustélidé - Reflexions sur le Journalisme   N°92 - Révélé Mustélidé - Reflexions sur le Journalisme Icon_minitimeVen 31 Juil - 16:53

Réflexions sur le Journalisme dans le Cybermonde
et Méditations connexes


Tous les journalistes ne partagent pas la même vision du journalisme. Sans parler de ceux qui ne rédigent leurs articles qu'encouragés par la perspective d'une petite aumône, il y a d'un côté le journalisme d'investigation, d'enquête, d'actualité, voire d'opinion, et de l'autre de pâles copies qui ne mériteraient qu'au premier abord la dignité de journalisme.


Le lectorat brun, et celui des Khanats, reconnaitra sûrement sans qu'on eût besoin de les citer (ce qui me permet de m'en garder), des journaux en particulier qui viennent à l'esprit sur le sujet, qui se sont donnés pour marche éditoriale de publier rumeurs, ragots et mesquineries.


Ces ragots sont-ils du journalisme, s'ils sont publiés sans preuves et imprimés malgré sans conjuguer au conditionnel? Ces mesquineries sont-elles du journalisme, dès lors que leur publication n'est pas justifiée par une nécessité d'information mais satisfait en revanche les plus bas instincts de voyeurisme d'une partie infime du public?


A ces deux questions, j'ose croire qu'on m'approuvera quand je réponds par la négative.
Mis à part ces deux hontes elmériennes (il n'y en a heureusement que deux, à ce que j'ai pu constater, au Khanat Elmérien), et cette foison d'infamies brunes, d'autres journaux, moins uniformément orientés vers cette déviance, sont pollués par la présence dans leurs rédactions de prétendus journalistes qui se livrent à de tels outrages au journalisme déontologique. J'ai particulièrement à l'esprit un certain journal d'opinion confédéré dont quelques "journalistes" (ou prétendus tels) n'hésitent pas à avoir recours à ces ragots et mesquineries dans le seul but de déstabiliser un journaliste concurrent ou un adversaire politique. Oh, comme il est délicat de faire sainement cohabiter carrières journalistique et politique! Ah, comme il est difficile de garder compatibles ambition et déontologie!


Alors, si ce n'est pas du journalisme, si ce ne sont pas des journalistes, doit-on dans ce cas leur ôter toute carte de presse?
Sur cette question, les premières apparences veulent faire de l'Empire Brun, avec sa presse exclusivement versée dans cette mesquinerie si peu journalistique, un cas à part ne pouvant être inclus dans les réflexions. L'Impérium est une véritable dictature, le régime le plus dictatorial de tout le Cybermonde. Une frange marginale de la population brune forme une oligarchie malveillante, à peu près 750 individus, qui règne sur tout le reste du Peuple Brun. Il serait stupide de croire que la totalité, ou ne serait ce qu'une partie conséquente d'un peuple croit de tout cœur à l'Idéologie du Mal Absolu. L'oligarchie malveillante impose ses vues, et le culte de Naar, au moindre berger, au moindre médecin, à tous, à chacun. L'Idéologie du Mal est assenée dans les écoles de l'Impérium, propagande plutôt qu'enseignement. Le Peuple Brun subit l'Idéologie du Mal, et on lui enseigne qu'elle est la seule voie. Cette parenthèse étant close après avoir permis de situer le contexte, on constate que ceux que le régime autorise à publier des journaux font partie de l'oligarchie malveillante, soit par ambition (et donc, ils devraient en avoir honte, par adhésion idéologique, d'une certaine manière), soit poussés par la terreur de ce qui leur arriverait s'ils étaient soupçonnés de ne pas accepter l'Idéologie du Mal.


Il suffit de lire les articles de la presse brune pour s'apercevoir que tous écrivent guidés par l'infâme idéologie, ou pour certains, sous sa pression. S'il arrive que certains articles affichent une désapprobation de telle ou telle démarche de l'Empereur ou de l'Impératrice du moment, ou d'un de ses représentants, on constate en se penchant avec attention sur ces articles qu'il s'agit de luttes de pouvoir au sein même de l'oligarchie, par ambition ou par divergence d'opinion sur la façon de contribuer à l'Idéologie du Mal.


Par conséquent, la presse brune est bel et bien une presse de dictature, et l'appartenance à l'oligarchie y fait office de carte de presse. Quant aux autres, on sait ce qui leur arrive. La Gazette Oubliée elle-même a été interdite en Empire Brun, et notre correspondante sur place, madame Fitz, a été conspuée pour y en avoir fait la promotion. Auparavant, à l'époque de l'Empire Noir, et des invasions brunes en Cambrousse, il a fallu cultiver le double sens pour pouvoir continuer à dénoncer certains méfaits, en laissant croire qu'on en faisait la propagande.
Constatant ce fait, il est compréhensible qu'une presse de journalistes malveillants soit elle-même malveillante et qu'elle soit une presse autorisée par une dictature malfaisante correspond à cette déviance du journalisme. Ragots et mesquinerie, dont il est question ici, s'expliquent alors. Le journalisme en Empire Brun n'est pas du journalisme, justement parce qu'il est en Empire Brun.


Selon toute apparence, on pourrait croire alors qu'il s'agit d'un cas particulier, s'excluant du même coup de toute réflexion sur le bien fondé d'une carte de presse pour ceux et celles désacralisent le journalisme par ces deux méfaits que nous décrivons ici. Or, la nature même, dictatoriale et malfaisante, de l'autorité attribuant le droit d'émettre un organe de presse en Empire Brun démontre à elle seule que le journalisme, plus qu'ailleurs, y est dénaturé, soumis à l'Idéologie du Mal.
Ailleurs, là où le journalisme, sauf exception, demeure ce qu'il doit être, la question demeure: attribuer ou pas une carte de presse à ces fameuses exceptions (qui veulent dénaturer la grandeur du véritable en colportant des médisances infondées, en exposant vulgairement la vie privée des personnes publiques sans nécessité).


Les lectrices et lecteurs qui auront été jusqu'ici en ayant lu avec une attention soutenue pourraient se dire que l'auteur de cet article répondrait avec virulence que la carte de presse est trop sacrée pour être confiée à des mécréants, et que par conséquent elle ne devrait être accordée qu'à des journalistes purs, du point de vue de la déontologie.
Certes, la carte de presse est à mes yeux sacrée. Certes, je ne serais pas loin de qualifier de mécréants celles et ceux qui la salissent de leurs déviances.


Mais interdire à certains le sésame (que je juge précieux) sous quelques prétextes, aussi justifiés soient-ils, est une démarche dangereuse, parce qu'elle expose à ce qu'on abuse de ces interdictions. Si de pareilles interdictions existaient, on dégainerait, même mensongèrement, alors le prétexte de manque de déontologie, ou le prétexte de para-journalisme (presse à sensation, presse spécialisée) pour refuser à un journaliste trop incisif, trop curieux, trop proche de la vérité, la carte de presse, et le droit d'enquêter, voire de publier.

Si on aurait pu croire qu'au nom du journalisme il aurait été sain d'interdire à certains cette distinction honorable, c'est au contraire pour le protéger qu'il faut laisser encore ces infâmes se qualifier de journalistes. Les paparazzi, ceux qui prétendent être journalistes parce qu'ils écrivent dans un journal spécialisé en automobiles, en informatique, ceux et celles qui présentent des émissions à sensation, les animateurs de journalisme-spectacle, bien qu'ils ne méritent en rien le nom de journalistes, doivent conserver leurs cartes de presse, pour qu'on ne l'enlève pas aux journalistes d'investigation, d'opinion, d'actualité...

C'est exactement de la même manière qu'il est important de conserver les Avocats. Que les pires criminels soient défendus, cela en révolte plus d'un. Si on n'y prends pas le temps d'y penser, on se dit que pour que la justice soit correctement faite, il faut laisser les Avocats aux innocents, et les interdire aux coupables.
Mais le but d'un Avocat n'est pas, comme on le pense, de préserver ses clients contre la Justice, de faire en sorte qu'il ait la peine la plus réduite possible. Il est de s'assurer que les représentants de la Justice n'abusent pas de leur position et que la peine qui est infligée aux justiciables soit à la mesure de leur faute et donc conforme au Droit. L'Avocat, ce n'est que ça, s'assure que son client est jugé conformément au Droit. Il s'assure aussi que les éléments collectés contre lui par la Police l'ont été également conformément au Droit.
Pourquoi se donner la peine de s'assurer que les éléments collectés contre un coupable l'aient été conformément au Droit? Si les Policiers sont sûrs de leur fait, s'ils savent qu'untel est coupable mais qu'ils n'en trouvent pas les preuves, pourquoi ne pas en fabriquer? Parce qu'il suffit qu'un jour ils soient intimement convaincus de la culpabilité de quelqu'un qui est en fait innocent pour que cet abus envoie quelqu'un en prison. Il faut donc s'assurer, même pour un coupable, que le Droit est bien respecté.
Pour faire respecter le Droit de l'innocent, il faut faire respecter le Droit du coupable.

Toujours dans le même état d'esprit, les fortes sommes reçues quotidiennement par les Ministres, et par d'ailleurs tout fonctionnaire Provincial, ou Municipal ont une utilité. En effet, sans salaire, sans compensation, les fonctionnaires seraient tentés par la corruption (sans parler des détournements de fonds). Ils seraient tentés d'accepter des compromis illégitimes en échange d'une rétribution.
Voilà pourquoi un fonctionnaire doit être rétribué.
Mais alors, quelqu'un qui se sait incorruptible a-t-il le devoir de rendre son salaire?
Non, car sans cela, on attendrait de tous les fonctionnaires qu'ils rendent, tous, leurs rétributions. Untel a rendu son salaire parce qu'il se sait incorruptible, donc les autres fonctionnaires doivent également le rendre car ils sont eux aussi incorruptible, n'est ce pas?
Cette démarche rendrait inutile l'existence de cette rétribution, et rendrait à nouveau les fonctionnaires sujets à la corruption.
Un fonctionnaire pourrait rendre son salaire, mais il a le devoir de le faire discrètement, de ne pas clamer son geste.

Un journaliste qui ne respecte pas la déontologie doit malgré tout conserver sa carte de presse pour que les vrais journalistes la conservent.
Un coupable doit être défendu, pour que le droit de l'innocent soit respecté.
Un fonctionnaire incorruptible, et non intéressé, a le devoir de garder son salaire, pour protéger les fonctionnaires à la volonté moins forte contre la corruption.
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