Jusqu'à présent, j'avais une vision du journalisme naïve, que j'avais d'ailleurs récemment décrite dans un article (voir le numéro 92: Réflexion sur le Journalisme).
Mais j'ai changé.
Alors je me permets d'écrire un peu "pro domo" (j'affecte toujours autant le langage juridique).
Pro domo désigne un plaidoyer fait par un avocat pour défendre non pas un client, mais ses propres intérêts. A l'origine, un avocat confédéré de l'époque du Juge Washingtoon avait dû défendre sa maison contre une menace d'expropriation. Pro domo, "pour la maison", fut le titre de son plaidoyer.
A vrai dire, ce premier article pro domo est effectivement pour ma maison. (Enfin, une de mes maisons).
Car figurez vous, cher lecteur, que ma demeure à Locke Ness (en Cambrousse) a été sujette d'un attentat.
Dès à présent, si vous me permettez cette hypocrisie, je vais m'éloigner un peu de mon cas personnel, le juriste amateur cédant un moment la place au journaliste, même s'il s'agit d'un journaliste parti pris.
C'est fin août qu'arriva à Locke Ness un Pingouin originaire de Requiem, anciennement naturalisé Confédéré mais qui avait abandonné sa nationalité: un nommé Starck.
Peu de temps après, il afficha un étrange projet: la "décivilisation" de Locke Ness pour égoïstement en faire un territoire glacial. Entre autres scandales, il voulait ouvrir une grande patinoire. Eh!, quoi!, avait-il l'intention de geler le Lac de Bouby? Et notre Bouby alors?
Mais sans l'accord de qui que ce soit, et sans compensation, son projet, étrangement soutenu par l'Archiduc de Cambrousse (notre très cher ancien rédacteur en chef) qui nomma Starck Duc de Locke Ness, allait être mis à exécution. En effet, le duc imposa une taxe immobilière sitôt nommé. Mesure normale, certes, si ce n'était que la première chose qu'il fit avec l'argent récolté fut l'expropriation d'un Hôpital.
Immédiatement suivie par la nomination d'Orso, propriétaire du seul Hôpital restant de Locke Ness en tant que Directeur de Production (qui finit d'ailleurs par le vendre à Starck).
Et quelques heures après, les premiers "attentats" détruisaient des demeures dans le sud de Locke Ness. Et le projet "immobilier" de Starck consistait justement à planter des sapins tout autour du lac de Bouby, justement là où étaient sises les demeures providentiellement sabotées. Concédons toutefois que l'implantation de sapins sur la presqu'île est assez jolie. En plus, quand on est dans le cimetière (ce n'est qu'un exemple), on ne voit plus la Station d'Épuration.
Pour corser le tout ("corser" étant un verbe qui n'a aucun rapport avec le nom "attentat"), le bourgmestre givré se permet de s'attribuer une prime de 200 Francs Cambrousards.
A ce jour, nous ignorons qui peut être le complice poseur de bombes du Duc de Locke Ness. nous ignorons même si il ne s'agirait pas d'une extraordinaire coïncidence. Mais avouons que la coïncidence, plus qu'extraordinaire, serait incroyable( étymologiquement: qu'on ne peut croire). Nous ne pouvons accuser sans preuve (c'est comme ça, c'est la loi), et notre article se doit donc de comporter du conditionnel: le Duc aurait détruit lui-même ou plus probablement aurait eut un complice pour détruire les demeures à Locke de citoyens tranquilles.