Les scientifiques sur place sont fous. Je ne sais pas ce qu'ils veulent: ils ne sont pas capables de faire des rapports clairs et compréhensibles. A croire qu'ils ont eu leur diplôme par soutien extérieur... Dire que ce sont des... confrères. J'ai honte.
J'ignore ce qu'ils cherchent. Ils ont découvert un soit disant village, là ou Papy Cohen aurait disparu. Depuis quelques jours, ils disent avoir son cadavre. Moi, je pense qu'il est simplement parti, et continue à siroter bien loin d'ici. Peut-être aurai-je du faire pareil. Peut-être devrai-je faire pareil.
Ils ont construit un laboratoire, dans la province. Je n'y suis pas allée, car je ne m'intéresse pas à leurs affaires. J'ai vu, au début, leurs méthodes, et puis affirmer qu'ils ne valent rien. La seule chose qu'ils réussissent à faire, est de multiplier les goules entre elles. A quoi bon? Dans quel but? Nous tuer? Peut-être, s'ils veulent récupérer nos corps après... Mais je doute que ça arrive un jour.
Habillis est venu à Méta Concept, ainsi que Decma, mais pour des raisons différentes.
Decma est venu récolter les travaux effectués par ses pseudos scientifiques. Franchement, je doute qu'il arrive à trouver quoi que ce soit de potable dans leurs rapports. Mais bon... c'est son travail.
Habillis est venu, quant à lui, pour recadrer les choses. Mon boulot, apparemment, ne plaisait pas aux hautes sphères. A vrai dire, je m'en fiche. Je lui ferai signer tout et n'importe quoi, tant que je continue à faire ce que je veux. Et si ça ne plait pas... les saboteurs se verront égorgés. Si cette destruction du Bauhaus m'apparait comme complètement inutile, elle a une utilité sur moi: je me retrouve. Tout ceux qui sont là, des vampires, des escrocs, des rapiats, des scientifiques nullissimes... Je n'ai que faire d'eux, ou de leurs buts. Pas de scrupules, eux n'en ont pas eu lorsqu'ils ont mis en marche la machine. Eux n'en ont pas eu lorsqu'ils ont vu notre province exploser. Eux n'en ont pas lorsqu'ils exhument les corps qui étaient sous les décombres. Eux n'en ont pas lorsqu'ils voient ce que les radiations nous font.
Les épidémies semblent diminuer. Je n'ai toujours pas recouvert la vue que j'avais avant. J'espère qu'elle reviendra... Si je pouvais leur arracher les yeux, à tous, je le ferai. Si mes filles ont la moindre traces, ils paieront de tout sauf de leur vie: ce serait trop facile pour eux.
Encore hier, il y a eu de violentes pluies. Les bâtiments municipaux ont encore de nombreuses fuites. J'ai passé ma journée à essayer de les boucher: à croire que je suis la seule à travailler dans cette ville. Peut-être ces pluies seront-elles vecteurs de nouvelles épidémies. Il ne faut pas que l'eau stagne, autrement ce sera certain.
J'ai enfin pu aménager un petit bureau dans le commissariat. Les papiers vont pouvoir être signés, et j'espère voir le plus vite possible un service de sécurité patrouiller dans la ville. Il y a trop de personnes que les services Bruns aimerait voir derrière les barreaux, mais ils sont en libre circulation ici. Ils vont regretter de profiter de cette impunité.
Enfin. Les choses semblent bien vouloir s'améliorer, même si le rythme est infiniment lent. Je suis contente d'avoir fini ce bureau.
Attendez, j'entends un bruit. Personne ne s'annonce, peut-être...
Goules!
Connexion interrompue, défaillance technique.